Page:Platon - Sophiste ; Politique ; Philèbe ; Timée ; Critias (trad. Chambry), 1992.djvu/374

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Il y a apparence en effet.

SOCRATE

Et maintenant, si tu mets au troisième rang, comme je le présume, l’intelligence et la sagesse, tu ne t’écarteras pas beaucoup de la vérité.

PROTARQUE

Sans doute.

SOCRATE

Ne mettrons-nous pas au quatrième rang ce que nous avons dit appartenir à l’âme seule, les sciences, les arts et ce que nous avons appelé les opinions vraies ? Ces choses sont bien après les trois premières, et par conséquent les quatrièmes, s’il est vrai qu’elles sont plus étroitement apparentées au bien que le plaisir.

PROTARQUE

C’est possible.

SOCRATE

Et au cinquième rang, les plaisirs que nous avons définis comme exempts de douleur, que nous avons nommés les plaisirs purs de l’âme elle-même et qui accompagnent, les uns les connaissances, les autres les sensations.

PROTARQUE

Peut-être.

SOCRATE

Mais à la sixième génération, dit Orphée, mettez fin à votre chant rythmé. Il semble que notre discussion aussi a pris fin au sixième jugement. Il ne nous reste plus qu’à mettre le couronnement à ce que nous avons dit.

PROTARQUE

C’est ce qu’il faut faire.

SOCRATE

XLII. — Allons maintenant, faisons notre troisième libation à Zeus sauveur[1], et finissons en appelant le même discours à témoigner.

PROTARQUE

Quel discours ?

SOCRATE

Philèbe soutenait que le bien n’était autre chose que le plaisir sous toutes ses formes.

PROTARQUE
  1. [19] A la fin d’un repas on offrait aux dieux trois libations, la dernière à Zeus sauveur. L’expression offrir la troisième libation à Zeus sauveur était devenue proverbiale pour dire mettre la dernière main à quelque chose.