Page:Plotin - Ennéades, t. II.djvu/38

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
xxxii
SOMMAIRES.


turellement en elles-mêmes et qui les porte à se rendre où les appelle leur destinée.

(XIV) Pandore, dotée d’un présent par chaque dieu, représente la matière qui, recevant de l’Âme ou de la Providence la vie universelle, et de chaque âme une vie particulière, devient le tout complet et harmonieux qu’on appelle le monde (ϰόσμος).

(XV-XVII) En quittant le monde intelligible, les âmes descendent d’abord dans le ciel ; elles s’y fixent et y prennent un corps éthéré, ou bien elles passent de là dans des corps terrestres. Si elles s’attachent étroitement à ces corps terrestres, elles tombent sous l’empire du Destin. Tout ce qui leur arrive, soit en bien, soit en mal, rentre dans l’ordre de l’univers et dérive du principe de convenance qui y préside.

Troisième question. L’âme fait-elle usage de la Raison discursive quand elle est hors du corps[1] ?

(XVIII) Le Raisonnement est une opération propre à l’âme dont l’intelligence est affaiblie par son union avec un corps. Quand l’âme est dans le monde intelligible, elle connaît tout par une simple intuition, sans le secours de la Raison discursive ni de la parole.

Quatrième question. Comment l’âme est-elle à la fois divisible et indivisible[2] ?

(XIX) L’âme est indivisible en elle-même, quand elle produit les opérations qui relèvent de la Raison et de l’Intelligence ; elle est divisible par son rapport avec le corps, quand elle exerce les Sens, la Concupiscence, la Colère, la Puissance végétative et nutritive, parce qu’elle a dans ce cas besoin des organes.

Cinquième question. Quels sont les rapports de l’âme avec le corps[3] ?

(XX-XXIII) L’âme n’est pas dans le corps comme dans un lieu ou dans un vase, ni comme la qualité dans le sujet, ni comme la partie dans le tout, ni comme le tout dans les parties, ni comme la forme dans la matière : c’est au contraire le corps qui est contenu dans l’âme, comme l’effet passager dans la cause permanente. La comparaison de l’âme avec un pilote n’est pas non plus complètement satisfaisante. Il faut dire que l’âme est présente au corps comme la lumière est présente à l’air, c’est-à-dire que l’âme communique à chaque organe la puissance qui a besoin de le mettre en jeu pour produire ses opérations.

Sixième question. Où va l’âme après la mort[4] ?

(XXIV) Après la mort, l’âme va dans le lieu que lui destine la justice divine : dans un autre corps, si elle a des fautes à expier ; dans le monde intelligible, si elle est pure.

Septième question. Quelles sont les conditions de l’exercice de la Mémoire et de l’Imagination[5] ?

  1. Voy. ci-après Jamblique, Traité de l’Âme, § v, p. 636 ; § xviii, p. 660, et la note 4.
  2. Voy. ci-après Jamblique, Traité de l’Âme, § viii, p. 640.
  3. Voy. ci-après Jamblique, Traité de l’Âme, § xiii, p. 651-653.
  4. Voy. ci-après Jamblique, Traité de l’Âme, § xv-xvi, p. 687-661.
  5. Voy. ci-après Jamblique, Traité de l’Âme, § vi, p. 637-638 ; Comm. du Traité d’Aristote sur L’Âme, § xxi, p. 664-666.