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NOTES ET ÉCLAIRCISSEMENTS.


même, nous les faisons par amour du bien : car personne n’agit en se proposant directement le mal. Ainsi le mal n’est pas une substance, mais un accident des substances, et on le commet, non point en vue de lui, mais en vue du bien.

On ne doit pas attribuer au mal une existence propre, indépendante, ni un principe où il trouve sa raison d’être… il est une privation, une défectuosité, une faiblesse…

Mais comment y a-t-il du mal sous l’empire de la Providence ? Le mal, en tant que mal, n’est pas une réalité et ne subsiste dans aucun être. D’une part, tous les êtres sont l’objet des sollicitudes de la Providence, et de l’autre, le mal n’existe pas sans le mélange de quelque bien. Or, le mal est une déchéance du bien, et nul être ne saurait totalement déchoir du bien. Puis donc qu’il en va ainsi, la Providence veille sur tous les êtres, et nul d’entre eux ne lui échappe. Même elle se sert avec amour des choses devenues mauvaises pour leur amélioration, ou pour l’utilité générale ou particulière des autres ; et elle pourvoit à toutes, comme il convient à leur nature respective. Aussi, nous réprouvons la parole inconsidérée de quelques-uns, que la Providence devrait nous entraîner forcément à la vertu : car ce n’est pas le propre de la Providence de violenter la nature. De là vient que, maintenant les êtres dans leur essence, elle veille sur ceux qui sont libres, sur l’univers et sur chacune de ses parties, en tenant compte de la spontanéité, de la totalité ou des particularités, et selon que les objets sont naturellement susceptibles de ses soins pleins de tendresse, qui leur sont toujours départis avec une libéralité splendide et en des proportions convenables. » (Des Noms Divins, IV, p. 403-405 de la trad. de M. l’abbé Darboy.)

Némésius. — Il ne nomme pas Plotin ; mais il connaissait fort bien les idées de l’école Néoplatonicienne, et des nombreux rapprochements que nous avons déjà faits dans les notes des pages 32, 34, 35, 47, 51, 54, 55, 79, il nous paraît résulter qu’il s’est inspiré de notre auteur ou directement ou indirectement.

Théodoret. — Dans le livre VI de son traité De la Providence (p. 868-873, éd. Schulz), il cite des extraits du livre III de Plotin ; savoir les paragraphes 1, 2, 3, 4, 5, 7, 8, 9. Il commence ainsi : ϰαὶ Πλωτῖνος περιφανὴς δὲ ϰαὶ οὗτος ἐν φιλοσόφοις τόδε τὸ προοίμιον τοῖς περὶ προνοίας ἐντέθειϰε λόγοις. Il essaie ensuite de démontrer que, sur ce sujet, Plotin s’est inspiré du Nouveau Testament, comme Platon passait pour avoir connu les livres de Moïse.

Énée de Gaza. — Voy. dans l’Appendice de ce volume l’analyse du Théophraste de cet auteur et les extraits traduits par M. Lévêque.

Gennade. — Cet auteur, plus connu sous le nom de George Scho-