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NOTES ET ÉCLAIRCISSEMENTS.


Nous nous bornerons également à rappeler que les idées de Porphyre et de Jamblique sur les mauvais démons ont été résumées et discutées par Michel Psellus dans un écrit très-court, intitulé : τίνα περὶ δαιμόνων δοξάζουσιν Ἕλληνες. M. Boissonade l’a publié à la suite d’un traité plus considérable du même auteur sur la puissance des démons ; Τιμόθεος, ἣ περὶ ἐνεργείας δαιμόνων διάλογος.

§ III. métempsychose.

Il nous resterait à examiner ce que Plotin dit dans ce livre sur la Métempsycose, p. 90-94. Mais comme cette question a été traitée avec le développement nécessaire dans les extraits d’Énée de Gaza qui se trouvent dans l’Appendice de ce volume, nous nous bornerons à y renvoyer le lecteur, et à donner ici un morceau dans lequel saint Augustin compare la doctrine de Plotin sur la métempsycose avec celle de Platon et avec celle de Porphyre sur le même point :

« Si l’on croit qu’après Platon il n’y a rien à changer en philosophie, d’où vient que sa doctrine a été modifiée par Porphyre en plusieurs points qui ne sont pas de peu de conséquence ? Par exemple, Platon a écrit, cela est certain, que les âmes des hommes reviennent après la mort sur la terre, et jusque dans le corps des bêtes. Cette opinion a été adoptée par Plotin, le maître de Porphyre[1]. Eh bien ! Porphyre l’a condamnée, et non sans raison. Il a cru avec Platon que les âmes retournent dans de nouveaux corps, mais dans des corps humains, de peur, sans doute, qu’il n’arrivât à une mère devenue mule de servir de monture à son enfant. Porphyre oublie par malheur que dans son système une mère devenue jeune fille est exposée à rendre son fils incestueux. Combien n’est-il pas plus honnête de croire ce qu’ont enseigné les saints anges, les prophètes inspirés du Saint-Esprit et les apôtres envoyés par toute la terre : que les âmes, au lieu de retourner tant de fois dans des corps différents. ne reviennent qu’une seule fois et dans leur propre corps ? » (Cité de Dieu, X, 30 ; t. II, p. 249 de la trad. de M. Saisset. Voy. encore ibid., XII, 26.)


  1. Plotin n’affirme pas que les âmes humaines passent dans le corps des bêtes. Voy. t. I, p. CXII, note 7, et p. 385.