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NOTES ET ÉCLAIRCISSEMENTS.


et qu’elle façonne à l’image de l’âme. C’est une force providentielle, mais aveugle (t. I, p. 331, 371-373 ; t. II, p. 211-216, 310, 349-350, 356, 360).

L’Amour physique paraît avoir pour siége l’organe qui est destiné à le satisfaire. La génération est un acte de la Puissance naturelle ou Raison séminale qui produit une forme dans le but de perpétuer l’espèce (t. I, p. 143-144, 331-332, 475-477 ; t. II, p. 103, 213, 222, 373).

2o Puissance passive ou Sensibilité externe. — Pâtir, c’est éprouver une impression organique, une modification sensible. C’est le corps vivant qui éprouve la passion ; c’est la puissance sensitive de l’âme qui, par ses relations avec les organes, perçoit la passion sans l’éprouver elle-même (t. II, p. 357-359).

À la suite de la passion se produisent le plaisir et la douleur, qui sont accompagnés de connaissance. Ils indiquent à l’âme ce qui est favorable ou nuisible à la conservation du corps (t. I, p. 336 ; t. II, p. 358-359).

En résumé, la Passivité ou Sensibilité externe est la puissance à laquelle se rapportent les passions, c’est-à-dire les faits qui sont accompagnés de plaisir ou de douleur. Tantôt l’agitation sensible qui se produit dans le corps précède l’acte de l’âme appelé imagination ou opinion, tantôt elle suit cet acte (t. II, p. 132-135).

3o Appétit concupiscible, Appétit irascible. — Les Appétits dérivent de la puissance végétative, parce qu’ils se rapportent à la constitution du corps organisé et vivant (t. II, p. 359, 373, 376).

L’Appétit concupiscible se rapporte aux besoins du corps. Il a son origine, dans la puissance végétative qui, en organisant le corps, l’a rendu capable de rechercher ce qui est agréable et de fuir ce qui est pénible. D’un côté, le plaisir et la douleur engendrent le Désir et l’Aversion. D’un autre côté, la concupiscence étant accompagnée de connaissance, la sensation met en jeu l’imagination. et alors l’âme accorde ou refuse à l’organisme ce dont il a besoin (t. I, p. 336 ; t. II, p. 359-361). L’appétit concupiscible a pour siége le foie (t. II, p. 311. 373-374).

L’appétit irascible se rapporte à la disposition du corps et a également son origine dans la puissance végétative. Tantôt, quand le corps souffre, le sang bouillonne ainsi que la bile, et il se produit une sensation qui éveille l’imagination ; celle-ci instruit l’âme de l’état de l’organisme et la dispose à attaquer ce qui cause la souffrance. Tantôt, l’âme raisonnable, jugeant qu’on nous fait une injustice, s’émeut et communique son impulsion à l’appétit irascible qui a pour siége le cœur (t. II, p. 373-377).