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Page:Plotin - Ennéades, t. III.djvu/299

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SIXIÈME ENNÉADE.


particulière est une seule chose en acte, mais est toutes choses en puissance ; il en est de même de la science universelle. Les notions qui se rapportent ainsi à une espèce existent en puissance dans la science universelle, parce que, tout en s’appliquant à une espèce, elles sont aussi en puissance la science universelle. La science universelle est affirmée de chaque notion particulière, sans que la notion particulière soit affirmée de la science universelle ; cependant la science universelle n’en doit pas moins subsister en elle-même et sans mélange[1].

Il en est de même pour l’Intelligence. Autre est le mode d’existence de l’Intelligence universelle placée au-dessus des intelligences qui sont particulières en acte, autre est le mode d’existence de ces intelligences particulières. Celles-ci sont remplies par les notions universelles : l’Intelligence universelle fournit aux intelligences particulières les notions qu’elles possèdent ; elle est en puissance ces intelligences qu’elle contient toutes dans son universalité ; celles-ci de leur côté contiennent dans leur particularité l’Intelligence universelle comme une science particulière implique la science universelle. La grande Intelligence existe en elle-même et les intelligences particulières existent également en elles-mêmes ; elles sont impliquées dans l’Intelligence universelle, comme celle-ci est impliquée dans les intelligences particulières. Chacune des intelligences particulières existe à la fois en elle-même et dans autre chose [dans l’Intelligence universelle], de même que l’Intelligence universelle existe à la fois en elle-même et dans toutes les autres. Dans l’Intelligence universelle, qui existe en elle-même, toutes les intelligences particulières existent en puissance, parce que celle-ci est en acte toutes les intelligences ensemble et en puissance chacune d’elles sépa-

  1. Voy. la même comparaison plus développée dans l’Enn. II, liv. IX, § 5 ; t. III, p. 501.