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Page:Plotin - Ennéades, t. III.djvu/711

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SAINT BASILE.

elles goûtent une joie qui n’a pas de fin, elles demeurent en Dieu (1), elles lui deviennent semblables (2), et, ce qui comble leurs désirs, elles deviennent Dieu même (3).

Telles sont les idées que nous avons sur l’Esprit-Saint, et que, par ses propres entretiens, il nous a fait concevoir (pour nous borner ici à quelques points) sur sa grandeur, sa puissance et ses opérations. (Saint Basile, Traité de l’Esprit-Saint, ch. IX ; t. III, p. 19-20, éd. Garnier.)


PLOTIN.

(1) C’est en l’Un que nous respirons, c’est en lui que nous subsistons : car il ne nous a pas donné une fois pour s’éloigner ensuite de nous ; mais il nous donne toujours, tant qu’il demeure ce qu’il est, ou plutôt tant que nous nous tournons vers lui ; c’est là que nous trouvons le bonheur ; nous éloigner de lui, c’est déchoir. C’est en lui que notre âme se repose ; c’est en s’élevant à ce lieu pur de tout mal qu’elle est délivrée de ses maux ; c’est là qu’elle pense, là qu’elle est impassible, là qu’elle vit véritablement. (Enn. VI, liv. IX, § 9 ; t. III, p. 558.)

(2) On peut, sans crainte de se tromper, affirmer que la disposition d’une âme ainsi réglée, d’une âme qui pense les choses intelligibles et qui reste impassible, est ce qui constitue la ressemblance avec Dieu. (Enn. I, liv. II, § 3 ; t. I, p. 56.)

(3) Alors, l’âme peut voir Dieu et se voir elle-même, autant que le comporte sa nature ; elle se voit brillante de clarté, remplie de la lumière intelligible, ou plutôt elle se voit comme une lumière pure, subtile, légère ; elle devient Dieu, ou plutôt elle est Dieu. (Enn. VI, liv. IX, § 9 ; t. III, p. 660.)