Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 9.djvu/464

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eût à faire des guerres, à livrer des batailles, à recueillir une vaste moisson de gloire.

VII. Il avait auprès de lui, comme il convenait à son rang, un grand nombre de maîtres et de gouverneurs qui veillaient à son éducation ; mais elle était dirigée par Léonidas, homme de mœurs austères et parent de la reine Olympias. Comme il refusait le titre de pédagogue, dont les fonctions sont aussi nobles qu’honorables, les autres, par égard pour sa dignité et pour sa parenté avec la reine, l’appelaient le précepteur, le gouverneur d’Alexandre. Le titre et les fonctions de pédagogue étaient attribués à Lysimaque d’Acarnanie, qui n’avait aucun agrément dans l’esprit ; mais, comme il se nommait lui-même Phénix, qu’il donnait à Alexandre et à Philippe les noms d’Achille et de Pélée, il savait plaire et occupait la seconde place auprès du jeune prince.

VIII. Un Thessalien, nommé Philonicus, amena un jour à Philippe un cheval nommé Bucéphale, qu’il voulait vendre treize talents. On descendit dans la plaine pour l’essayer ; mais on le trouva difficile, farouche et impossible à manier : il ne souffrait pas que personne le montât ; il ne pouvait supporter la voix d’aucun