Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 9.djvu/493

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qu’il avait eu de se jeter dans des lieux resserrés par la mer, par les montagnes et par le fleuve Pinarus, peu propres par conséquent à la cavalerie ; d’ailleurs très coupés et d’une assiette favorable à un ennemi inférieur en nombre. La fortune donnait à Alexandre le poste le plus avantageux ; mais il surpassa ce bienfait de la fortune en s’assurant la victoire par son habileté à ranger ses troupes en bataille. Quoique l’armée des ennemis fût très supérieure en nombre, il ne lui laissa pas la facilité d’envelopper la sienne : il fit déborder son aile droite sur la gauche des ennemis ; et, s’étant réservé le commandement de cette aile, il mit en fuite les Barbares qu’il avait en tête, combattit toujours aux premiers rangs et fut blessé à la cuisse d’un coup d’épée ; suivant Charès, ce fut de la main même de Darius, avec qui Alexandre s’était mesuré ; mais ce prince, en écrivant à Antipater les détails de cette bataille, ne nomme point celui qui le blessa ; il dit seulement qu’il reçut à la cuisse un coup d’épée, et que sa blessure n’eut point de suite fâcheuse.

XXVII. Malgré cette victoire brillante, qui