Page:Poésies de Schiller.djvu/31

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grammairien Hyginus, celle de l’otage ; Vertot, celle du chevalier de Rhodes. C’était un brave jeune homme de la Provence, nommé Dieudonné de Gozon. Vers le milieu du XIVe siècle, au dire de la tradition, il entreprit d’examiner un monstre effroyable qui habitait une grotte dans les rochers, à deux milles de Rhodes. Le poëte a fidèlement suivi dans sa composition le texte de cette pieuse légende.

Peu de temps après la publication du second Almanach, Schiller fit un voyage à Rudolstadt. C’était dans ce riant et pittoresque district de l’Allemagne, qu’il avait conçu, près de dix années auparavant, l’idée de la Cloche. « Il allait souvent alors, dit madame de Wollzogen, visiter une fonderie de cloches, observer le travail des ouvriers. » C’était là, c’était sur les rives paisibles de la Saale, qu’il avait éprouvé dans leur plus pure douceur les joies de l’amour. Ce fut là qu’il revint, avec tous les tendres souvenirs du temps passé, composer ce dithyrambe de la Cloche, que l’on a appelé à juste titre le poëme de la vie, et que l’on peut considérer comme l’une des plus belles œuvres du génie moderne de l’Allemagne. Dans aucune de ses compositions, il n’avait encore donné un si large essor à ses pensées