Page:Poe - Contes inédits traduction William L. Hughes, Hetzel.djvu/142

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partis comme une flèche vers l’extrémité la plus éloignée de la chambre.

— Eh bien, cher monsieur, quelle mouche vous pique ? siffla de nouveau le paquet. Quelle mouche vous a donc piqué ? On dirait vraiment que vous ne me reconnaissez pas ?

Que pouvais-je répondre à une pareille interpellation, je vous le demande ? Je gagnai, en trébuchant, un fauteuil, et, les yeux écarquillés, la bouche béante, j’attendis la solution de l’énigme.

— Vous ne me remettiez pas ? Voilà qui est curieux, convenez-en, glapit bientôt l’être indéfinissable que je commençais à distinguer, et qui se livrait sur le plancher à des évolutions impossibles à décrire ; on eût dit qu’il cherchait à revêtir un bas. Cependant, je ne pus apercevoir qu’une seule jambe.

— Voilà qui est surprenant, avouez-le. Pompée, donne-moi donc ma jambe.

À cet ordre, Pompée tendit au paquet une admirable jambe de liège, habillée d’avance, qui se trouva vissée en un clin d’œil et dont le propriétaire se dressa devant moi.

— Ah ! ç’a été un combat sanguinaire, je m’en flatte ! reprit-il, comme s’il se fût parlé à lui-même. Mais aussi, on ne peut pas s’attaquer aux