Page:Poe - Contes inédits traduction William L. Hughes, Hetzel.djvu/158

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dimanche et il a raison. Mon cousin Robert, toi et moi, nous soutenons que c’est aujourd’hui dimanche et nous n’avons pas tort. M. Pratt affirme que c’est demain dimanche et il ne se trompe pas. Bref, tout le monde est dans le vrai ; car c’est la semaine des trois dimanches.

Smitherton, après avoir réfléchi un instant : — Ma foi, Pratt, Catherine nous a fait voir que nous cherchions midi à quatorze heures. Étions-nous bêtes ! Laissez-moi vous expliquer l’affaire. Vous savez que la terre a vingt-cinq mille milles de circonférence. Or, notre globe tourne sur son axe, de l’est à l’ouest, en vingt-quatre heures… Vous suivez bien mon raisonnement, Drolgoujon ?

Mon oncle. — Oui, certainement, docteur Double… pardon, je voulais dire : oui, capitaine.

Smitherton. — Eh bien, cela nous donne donc une vitesse de mille milles à l’heure. Or, supposez que je parte d’ici et que je fasse mille milles dans la direction de l’ouest, il est clair que j’aurai anticipé d’une heure le lever du soleil de Londres. En d’autres termes, je verrai le soleil une heure avant vous. Continuant ma route dans la même direction, au bout de mille autres milles, j’aurai encore gagné une heure sur vous, et ainsi de suite, jusqu’à ce que j’aie fini mon tour du monde ; alors, revenu à mon point de départ, après avoir fait