Page:Poe - Contes inédits traduction William L. Hughes, Hetzel.djvu/188

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« Sa compagne se conserve admirablement bien, ajouta celui qui avait parlé le premier.

— Étonnamment ! répondit le second interlocuteur. Elle a encore du brillant ; l’art fait des merveilles ! Ma parole, elle a meilleure mine que lorsque je l’ai rencontrée à Paris, il y a cinq ans. C’est encore une très-belle femme. N’êtes-vous pas de mon avis, Froissart ?… Pardon, je voulais dire Simpson.

Encore ! m’écriai-je. Et pourquoi ne le serait-elle plus, s’il vous plaît ! Comparée à son amie, elle a l’air de l’étoile de Vénus à côté d’une mèche de veilleuse, d’un ver luisant à côté d’Antarès.

— Ah, ah, ah ! d’honneur, Simpson, vous avez un tact merveilleux pour faire des découvertes… surtout des découvertes originales.

Sur ce, nous nous séparâmes, tandis qu’un des trois promeneurs fredonnait un gai vaudeville dont je ne saisis que ce passage :

« Ninon, Ninon, Ninon à bas,
À bas Ninon de l’Enclos[1]. »

Pendant ce petit colloque, une chose m’avait consolé, bien qu’elle contribuât à entretenir la passion qui me consumait. Au moment où l’équi-

  1. En français dans le texte.