Page:Poe - Contes inédits traduction William L. Hughes, Hetzel.djvu/221

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consacré à un sieur Ugolin. Dans un autre, qui contenait un tas de pièces de théâtre par un individu dont le nom m’échappe, je pris un certain nombre de lignes à propos d’anges, de ministres de grâce, de lutins damnés[1] et autres choses semblables que je transcrivis avec le même soin et le même talent calligraphique. Un troisième volume, composé par un bonhomme aveugle, un Grec ou un Indien Choctaw, peu importe, — je ne puis me casser la tête à me rappeler ces vétilles, — me fournit une cinquantaine de vers qui commençaient par « La colère d’Achille, » et le reste. Je choisis dans le quatrième — je me souviens que celui-là était également l’œuvre d’un aveugle — une page ou deux où il était question de « grêle » et de « lumière divine, » et bien qu’un aveugle n’ait pas trop le droit de parler de lumière, les vers étaient pourtant assez bons dans leur genre.

Ayant copié ces morceaux, d’une manière très-lisible, je les signai tous Oppodeldoc (un beau nom et sonore) ; puis je les mis sous enveloppe et les expédiai à nos quatre principaux magazines, avec prière de les insérer et de les payer dans le plus bref délai. Par malheur, le résultat de cette tentative, dont le succès m’aurait épargné beaucoup de

  1. Hamlet, acte I, scène iv. — (Note du traducteur.)