Page:Poe - Contes inédits traduction William L. Hughes, Hetzel.djvu/224

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Quelle absinthe pour le pauvre Oppodeldoc ! mais cette fois, au moins, tout le poids de la raillerie tombe sur les revues ennemies, qu’on traite méchamment de chiffons périodiques — et en italiques encore, ce qui dut les piquer au vif.

Le Sucre d’orge ne se montra pas moins sauvage. Voici sa réponse :

Un individu, qui s’enorgueillit du pseudonyme d’Oppodeldoc (illustres morts, à quels vils usages vos noms servent trop souvent !) nous adresse quelque cinquante ou soixante vers, qui débutent par

La colère d’Achille et les malheurs sans fin, etc.

Nous avons l’honneur de prévenir Oppodeldoc qu’il ne se trouve pas dans nos bureaux un seul apprenti en bas âge qui n’ait l’habitude de composer chaque jour de meilleures lignes. Celles d’Oppodeldoc n’ont pas le nombre de syllabes voulu. Oppodeldoc ferait bien d’apprendre à compter. Comment il a pu se mettre dans la tête que nous (nous !) consentirions à déshonorer nos pages en y admettant ces sottises sans nom, c’est là un problème impossible à résoudre. Mais ses rapsodies sont à peine dignes de figurer dans le Nasillard, le Braillard ou la Buse Savante, — recueils qui ont coutume de nous servir les mélodies de ma Mère l’Oie en guise de poëmes lyriques entièrement inédits ! Et Oppodeldoc (quel que soit ce monsieur) a l’impudence de nous prier de payer son radotage !