Page:Poe - Contes inédits traduction William L. Hughes, Hetzel.djvu/249

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à prendre. Mais si, — il n’y aurait pas de mal à le rouler dans le ruisseau, puis à le remettre entre les mains d’un policeman. Dans la matinée du lendemain, vous pourriez choisir votre heure pour passer au violon et affirmer sous serment que le bonhomme s’est livré à des voies de fait envers vous. »

Je fus très-touché de la bonté que me témoignait M. Crab et je m’empressai de mettre à profit ses excellents conseils ; je commençai bientôt à me sentir plus indépendant, un peu plus gentilhomme. Pendant plusieurs semaines le manque d’argent me causa bien quelques ennuis ; mais enfin, à force d’utiliser mes deux yeux et d’observer comment les choses se passaient au bout de mon nez, je vis de quelle façon je pouvais me tirer d’affaire.

Mon plan était d’une grande simplicité. J’achetai, pour peu ou rien, un seizième de la Tortue rageuse : voilà tout. Le tour était joué, ma fortune assurée. Il y eut certains petits arrangements postérieurs à prendre, c’est vrai ; mais ils n’entraient pas dans mon plan. Ils en furent la conséquence, — le résultat. Par exemple, je me procurai des plumes, de l’encre et du papier, et je les employai avec une activité dévorante. Ayant complété un article de revue, je l’intitulai Tradéri-déri-déra,