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Scène II


Rome. La chambre d’une dame, avec une croisée ouverte donnant sur un jardin. LALAGE, en grand deuil, lit devant une table qui porte quelques livres et un petit miroir. Au second plan, JACINTA (une servante) se tient accoudée sur le dos d’un fauteuil[1].


LALAGE.

C’est toi, Jacinta ?

JACINTA, d’un ton peu respectueux.

Oui, madame, c’est moi.

LALAGE.

Je ne te savais pas là. Assieds-toi. Que ma présence ne te gêne pas. Assieds-toi, car je suis devenue humble, — très-humble.

  1. Dans l’Étudiant espagnol de Longfellow, l’héroïne éplorée est assise devant une table où elle lit à haute voix des vers qui ont trait à sa situation, s’interrompant par trois fois pour appeler une servante qui ne répond pas. Poe, qui voyait partout des plagiaires (il prétend quelque part qu’Eugène Sue a pris dans l’Assassinat de la rue de la Morgue l’idée de Gringalet et Coupe-en-Deux des Mystères de Paris), n’a pas manqué l’occasion d’accuser son compatriote ; l’accusation, fondée ou non, est plus spécieuse que la plupart de celles qu’a formulées notre auteur.
    (Note du traducteur.)