Page:Poe - Contes inédits traduction William L. Hughes, Hetzel.djvu/265

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JACINTA.

Oh non ! Mais j’aurais bien juré le contraire. Après tout, voilà Hugo qui soutient que les diamants de la bague sont faux ; car il est certain que le comte Castiglione n’aurait jamais donné un vrai diamant à une femme comme vous ; dans tous les cas, je suis sûre, madame, que désormais vous n’avez que faire de bijoux… Oui, j’aurais bien juré le contraire.

Elle sort.
LALAGE, fond en larmes et penche, la tête sur la table ; après un moment de silence, elle se redresse.

Pauvre Lalage, devais-tu tomber si bas ? Ta servante ! — Mais courage ! — ce n’est qu’une vipère que tu as réchauffée dans ton sein et qui te mord le cœur ! Elle prend le miroir. Ah ! il me reste au moins un ami, — un ami qui m’a trop flattée autrefois, — un ami qui ne me trompera plus. Miroir sans tache et sincère ! Conte-moi (car tu le peux) une histoire, — une jolie histoire, et n’hésite point parce qu’elle sera remplie de douleur. Il me répond. Il me parle d’yeux caves, de joues creuses et de beauté depuis longtemps disparue ; il me rappelle les joies trépassées, et l’Espoir, — le séraphin Espoir, dont les cendres, renfermées dans l’urne sépulcrale, reposent au fond d’un caveau. D’une voix basse, triste et solennelle, mais que je n’entends