Page:Poe - Contes inédits traduction William L. Hughes, Hetzel.djvu/45

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Après avoir réfléchi un peu, je trouvai une solution si simple que je m’étonnai d’avoir eu à la chercher si longtemps.

« Parbleu ! me dis-je, il y a un domestique. Je suis bien sot de n’avoir pas deviné tout de suite une chose aussi évidente ! »

Et je consultai encore une fois la liste ; mais alors je vis clairement qu’ils s’étaient décidés à voyager sans domestique, bien qu’ils eussent d’abord eu l’intention d’emmener quelqu’un ; car les mots et une femme de chambre avaient été biffés à la suite de leurs noms.

« Bon, me dis-je, Wyatt aura sans doute loué la troisième chambre pour y placer un excédant de bagage, qu’il ne veut pas voir descendre dans la cale, un objet de prix qu’il craint de perdre de vue. Ah ! j’y suis !… c’est un tableau ou quelque chose de ce genre ; voilà donc ce qu’il allait marchander chez le juif italien Nicolino !

Je m’arrêtai à cette hypothèse et ma curiosité satisfaite ne tarda pas à s’endormir pour le moment.

Je connaissais très-bien les deux sœurs de Wyatt, aimables et spirituelles jeunes filles ; mais je n’avais pas encore rencontré sa femme, qu’il n’avait épousée que depuis peu et dont il avait souvent parlé en ma présence avec son enthou-