Page:Poe - Contes inédits traduction William L. Hughes, Hetzel.djvu/72

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

diviserait par bandes afin de visiter à la fois tout le voisinage. Cela allait sans dire, pensait-on. Mais M. Bonenfant trouva des arguments fort ingénieux pour prouver que ce serait la plus grande sottise qu’on pût commettre. Je ne me rappelle pas quels raisonnements il employa ; je sais seulement qu’il finit par convaincre son auditoire, à l’exception toutefois de M. Pennyfeather. Bref, il fut convenu que les Rattlebourgeois procéderaient en masse à une battue en règle, sous la conduite de Bonenfant.

Il faut convenir qu’ils auraient eu de la peine à trouver un meilleur guide que le vieux Charly, que tout le monde savait posséder des yeux de lynx ; mais bien qu’il les conduisît dans les endroits les plus ignorés, les plus incroyables, par des chemins dont personne ne soupçonnait l’existence, et bien que les recherches durassent déjà depuis près de huit jours, on ne découvrit aucune trace de M. Shuttleworthy. Quand je dis aucune, je me trompe ; car on avait pu suivre la piste du vieillard (grâce à l’empreinte laissée par les fers de son cheval qui étaient d’une forme peu commune) jusqu’à un endroit situé à environ trois milles à l’ouest du bourg, sur le chemin menant à la ville, où la piste prenait une allée de traverse qui, coupant un petit bois, ramenait à la grande route de