Page:Poe - Derniers Contes.djvu/173

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ce ne soit pas à moi à le dire ; et dans mes habitudes générales d’exactitude et de ponctualité, je ne crains pas d’être battu par une horloge. En outre, j’ai toujours su faire cadrer mes occupations avec les habitudes ordinaires de mes semblables. Non pas que sous ce rapport je me sente le moins du monde redevable à mes parents ; avec leur esprit excessivement borné, ils auraient sans aucun doute fini par faire de moi un génie fieffé, si mon ange gardien n’était pas venu y mettre bon ordre. En fait de biographie la vérité est quelque chose, mais surtout en fait d’autobiographie — et cependant on aura peut-être de la peine à me croire, quand je déclarerai, avec toute la solennité possible, que mon pauvre père me plaça, vers l’âge de quinze ans, dans la maison de ce qu’il appelait « un respectable marchand au détail et à la commission faisant un gros chiffre d’affaires ! » — Un gros chiffre de rien du tout ! La conséquence de cette folie fut qu’au bout de deux ou trois jours j’étais renvoyé à mon obtuse famille, avec une fièvre de cheval, et une douleur très violente et très dangereuse au sinciput,