Page:Poe - Derniers Contes.djvu/197

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d’inhumations de ce genre ont réellement eu lieu. Je pourrais en rapporter, si cela était nécessaire, une centaine d’exemples bien authentiques.

Un de ces exemples, d’un caractère fort remarquable, et dont les circonstances peuvent être encore fraîches dans le souvenir de quelques-uns de mes lecteurs, s’est présenté il n’y a pas longtemps dans la ville voisine de Baltimore, et y a produit une douloureuse, intense et générale émotion. La femme d’un de ses plus respectables citoyens — un légiste éminent, membre du Congres, — fut atteinte subitement d’une inexplicable maladie, qui défia complètement l’habileté des médecins. Après avoir beaucoup souffert, elle mourut, où fut supposée morte. Il n’y avait aucune raison de supposer qu’elle ne le fût pas. Elle présentait tous les symptômes ordinaires de la mort. La face avait les traits pincés et tirés. Les lèvres avaient la pâleur ordinaire du marbre. Les yeux étaient ternes. Plus aucune chaleur. Le pouls avait cessé de battre. On garda pendant trois jours le corps sans l’ensevelir, et dans cet espace de temps il acquit une ri-