Page:Poe - Eureka trad. Baudelaire 1864.djvu/130

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base aussi sûre, aussi solide, que cette idée (quelle qu’elle soit, n’importe où nous la puissions trouver, et si toutefois il est possible de la trouver quelque part), qui sera absolument indépendante, qui non-seulement ne présentera à l’esprit aucune évidence de rapport, grande ou petite, mais encore lui imposera la nécessité de n’en voir aucune. Si une telle idée n’est pas ce que nous appelons étourdiment un axiome, elle est au moins préférable, comme base logique, à tout axiome qui ait jamais été avancé, ou à tous les axiomes imaginables réunis ; — et telle est précisément l’idée par laquelle commence mon procédé de déduction, que l’induction corrobore si parfaitement. Ma particule propre n’est que l’absolue Indépendance. Pour résumer ce que j’ai avancé, je suis parti de ce point que j’ai considéré comme évident, à savoir que le Commencement n’avait rien derrière lui ni devant lui, — qu’il y avait eu en fait un Commencement, — que c’était un commencement et rien autre chose qu’un commencement, — bref que ce Commencement était… ce qu’il était. Si l’on veut que