Page:Poe - Histoires extraordinaires (1869).djvu/168

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ser les forces de la nature. Nous nous reposâmes jusqu’à deux heures, puis nous soupâmes ; enfin nous nous remîmes en route pour les montagnes, munis de trois gros sacs que nous trouvâmes par bonheur dans la hutte. Nous arrivâmes un peu avant quatre heures à notre fosse, nous nous partageâmes aussi également que possible le reste du butin, et, sans nous donner la peine de combler le trou, nous nous remîmes en marche vers notre case, où nous déposâmes pour la seconde fois nos précieux fardeaux, juste comme les premières bandes de l’aube apparaissaient à l’est, au-dessus de la cime des arbres.

Nous étions absolument brisés ; mais la profonde excitation actuelle nous refusa le repos. Après un sommeil inquiet de trois ou quatre heures, nous nous levâmes, comme si nous nous étions concertés, pour procéder à l’examen du trésor.

Le coffre avait été rempli jusqu’aux bords, et nous passâmes toute la journée et la plus grande partie de la nuit suivante à inventorier son contenu. On n’y avait mis aucune espèce d’ordre ni d’arrangement ; tout y avait été empilé pêle-mêle. Quand nous eûmes fait soigneusement un classement général, nous nous trouvâmes en possession d’une fortune qui dépassait tout ce que nous avions supposé. Il y avait en espèces plus de 450,000 dollars, — en estimant la valeur des pièces aussi rigoureusement que possible d’après les tables de l’époque. Dans tout cela, pas une parcelle d’argent. Tout était en or de vieille date et d’une