Page:Poe - Histoires extraordinaires (1869).djvu/494

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rure ; le mot Marie sur l’ardoise ; le fait d’écarter les parents mâles ; sa répugnance à leur laisser voir le corps ; la recommandation faite à madame B. de ne pas causer avec le gendarme jusqu’à ce qu’il fût de retour, lui, Beauvais ; et enfin cette résolution apparente de ne permettre à personne autre que lui-même de se mêler de l’enquête. Il me semble incontestable que Beauvais était un des adorateurs de Marie ; qu’elle a fait la coquette avec lui ; et qu’il aspirait à faire croire qu’il jouissait de sa confiance et de son intimité complète. Je ne dirai rien de plus sur ce point ; et comme l’évidence repousse complètement l’assertion de l’Étoile relativement à cette apathie dont il accuse la mère et les autres parents, apathie qui est inconciliable avec cette supposition qu’ils croient à l’identité du corps de la jeune parfumeuse, nous procéderons maintenant comme si la question d’identité était établie à notre parfaite satisfaction.

— Et que pensez-vous — demandai-je alors — des opinions du Commercial ?

— Que, par leur nature, elles sont beaucoup plus dignes d’attention qu’aucune de celles qui ont été lancées sur le même sujet. Les déductions des prémisses sont philosophiques et subtiles ; mais ces prémisses, en deux points au moins, sont basées sur une observation imparfaite. Le Commercial veut faire entendre que Marie a été prise par une bande de vils coquins non loin de la porte de la maison de sa mère, « Il est impossible — dit-il — qu’une jeune femme connue, comme était Marie, de plusieurs milliers de personnes,