Page:Poictevin - Ludine, 1883.djvu/79

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portait en une manière railleuse, vague : « si mes meubles tombent en lambeaux, on ne saura pas si c’est ma vue ou ma bourse qui baisse. »

Au salon de lecture, Ludine vit tout près d’elle un décavé se suicider. Sans plus d’émotion, se souvenant à peine, le lendemain elle réassistait à la roulette, s’asseyait à la table, coquetant avec les caprices de la bille, comme de connivence avec ses apparents hasards. Une essayeuse du sort, sans enthousiasme. Et ses yeux luisaient, avec d’incertaines transparences. Puis, sans trop tarder, elle s’allait récréer à la salle de musique, où, des jours, elle retrouvait un mélomane, par elle surnommé le marquis de Bois-Flotté, parce qu’il se retirait du jeu si sur ses petites avances il gagnait seulement un louis.