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AU SERVICE DE LA FRANCE


I
LE LENDEMAIN D’AGADIR




CHAPITRE PREMIER


Après le traité franco-allemand du 4 novembre 1911. — Un incident à la Commission sénatoriale. — Démission du cabinet Caillaux. Formation d’un nouveau ministère. — Programme d’union et de paix. — Accueil de la presse et de l’opinion. — Le gouvernement devant la Chambre.


Le mardi 9 janvier 1912, était réunie au palais du Luxembourg la commission sénatoriale chargée d’examiner les deux traités que la France et l’Allemagne avaient signés, le 4 novembre précédent, au sujet du Maroc et du Congo[1]. Nommée le 22 décembre, elle était composée de vingt-six membres et comprenait la plupart des anciens présidents du Conseil et des anciens ministres des Affaires étrangères qui siégeaient dans la haute Assemblée. Il y avait là MM. Clemenceau, Sarrien, Léon Bourgeois, Charles Dupuy, Alexandre Ribot, Monis, Stephen Pichon, Jules Develle. Le Sénat

  1. Seul, le second traité, comportant cession de territoires, devait donner lieu au vote d’une loi d’approbation, mais l’étude des deux actes était naturellement indivisible.