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LORS DERBY REMPLACE BERTIE

bardée comme toute la Belgique non occupée par l’artillerie lourde allemande.

Il y a eu un malentendu dans la communication téléphonique de Sainsère. Clemenceau s’est hier présenté devant la Commission, mais il n’y a pas eu de débat public à la Chambre.


Jeudi 18 avril.

Mon train arrive à Paris à huit heures du matin.

Vers dix heures, arrive Pichon qui me dit : « Je dois vous apporter des excuses. Avant-hier soir à dix heures et demie, nous avons reçu un télégramme de Paul Cambon nous indiquant que le gouvernement anglais mettait fin à la mission de Bertie, et proposait à votre agrément lord Derby que Milner remplace au ministère de la Guerre. J’ai répondu par télégramme que vous n’étiez pas là. Hier matin, je suis allé voir Clemenceau et l’ai mis au courant de la situation. En présence de l’insistance de Lloyd George, qui réclamait une réponse immédiate, évidemment pour raisons de politique intérieure, le président du Conseil a pensé que nous pouvions donner notre agrément en votre absence. Aussi bien, il est impossible de refuser. — Sur le fond des choses, dis-je, il va sans dire que tout en regrettant le départ de Bertie, je n’élève pas d’objections. Mais sans tenir à aucune prérogative présidentielle je souhaiterais que le gouvernement britannique ne me crût pas supprimé par le ministère. Vous pouviez me faire téléphoner par Sainsère qui précisément m’a téléphoné plusieurs fois hier. »

Pichon : « Ah ! je ne savais pas. — Il vous l’aurait dit si vous l’aviez interrogé. En tout cas, ce qui est fait est fait. Mais pour sauver les apparences, je crois utile que vous télégraphiiez de nouveau à Cambon et lui disiez que vous m’avez vu à mon retour et que je ratifie la réponse du