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LA VICTOIRE

— Oui, il y a eu en ce sens ce matin un article de Sembat. Mais tout cela ne compte pas. Du reste, j’ai reçu, hier, Renaudel et Merrheim. Ils m’ont tenu un très bon langage. Ils m’ont promis qu’il n’y aurait pas de grèves. Ils m’ont seulement demandé la clémence du gouvernement pour les ouvriers arrêtés. J’ai répondu que pour un certain nombre, les meneurs, Andrieux, Péricat et autres, je ne pourrais user d’indulgence. Mais pour la généralité, j’examinerai la situation avec bienveillance. Ils se sont contentés de cette réponse. »

Bonin, ambassadeur d’Italie, vient me remercier de la grand’croix de la Légion d’honneur qui lui a été conférée.

Le colonel Rousset et Berthoulat croient qu’il faudrait rendre un commandement d’armée à Nivelle, qu’on devrait multiplier les raids sur les villes allemandes, qu’on ne peut laisser bombarder Paris sans grand péril et qu’à cet égard, Clemenceau ne se rend pas compte de la situation.


Vendredi 14 juin.

Clemenceau et Nail m’envoient à la signature les décrets nommant Dubail à la grande chancellerie et Guillaumat au gouvernement militaire. Ces deux actes auraient dû être signés en Conseil, mais Clemenceau s’est contenté de consulter les ministres à domicile.

Le général Guillaumat vient me voir. Il regrette Salonique. Il dit que dans trois mois, on pourra reprendre l’offensive avec succès.

Le cardinal, archevêque de Lyon, m’ayant écrit une lettre, d’ailleurs très correcte, pour demander des prières officielles, je lui ai répondu, d’accord avec Clemenceau, que je la transmettrais au président du Conseil. Clemenceau m’a fait communiquer aujourd’hui sa réponse, tout