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la victoire

accords secrets et toute décision est ajournée. Pams fait connaître que ; pour le 4 août, les évêques invitent les représentants de l’État à un service religieux, à la fois pour la victoire et pour le repos des morts. Le cardinal Amette m’a envoyé une invitation, ainsi qu’aux ministres. Clemenceau se prononce vivement contre toute représentation. Nail et Leygues disent que, du moment où il s’agit également des morts… Clemenceau les interrompt et maintient son refus péremptoire. Vainement je fais remarquer au président du Conseil que le service pour les morts suffit à justifier une représentation.

Après le Conseil, Clemenceau me prie de retenir les membres du comité de guerre. Il indique alors à mots couverts la prétention de l’Italie dans la question des troupes américaines et il demande à Klotz de ne signer pour le moment aucun accord financier avec Nitti.

Sharp m’amène dix députés américains aux allures modestes.

Abel Ferry, qui ne quitte pas les armées, vient me parler des tanks qui ont fait merveille et qu’il conviendrait, me dit-il, de multiplier.


Mercredi 31 juillet.

Dans la matinée, Clemenceau me téléphone : « Par une procédure bizarre, le secrétaire de Lloyd George a écrit à Mandel une lettre qui vient d’être apportée par un officier anglais et qui me demande de prévenir l’archevêque de Paris que cet officier lui apporte un message de l’archevêque de Westminster. Ce dernier demande, paraît-il, au cardinal Amette d’adresser un appel aux catholiques d’Irlande pour qu’ils envoient des hommes en France. Je crois qu’il vaudrait mieux que ce fût vous qui annonciez au cardinal Amette la visite qu’il va recevoir. Mais le mieux est de ne