Page:Poincaré - Au service de la France, neuf années de souvenirs, Tome 10, 1933.djvu/325

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constitutionnelle. Cependant, cette fois, j’ai mis intentionnellement une note d’énergie, qui peut engager votre responsabilité, mais je sais que je suis d’accord avec vous.

— Oui, certes, et cela, du reste, fera plaisir à Foch. »

Je parle à Clemenceau de la lettre que l’archevêque de Paris m’a communiquée. « J’en ai, me répond-il, parlé à lord Derby, et je l’ai trouvé plus froid ; il m’a dit : « Vous allez nous prendre des hommes. » Je lui ai répondu : « Mais c’est vous qui nous les avez offerts. » À propos d’archevêque, Tardieu a demandé la décoration pour le cardinal Gibbons. Je veux bien. Mais les protestants et Wilson, que penseront-ils ?

— Consultez Jusserand pour qu’il interroge Wilson.

— Oui, je vais consulter Jusserand. Ah ! vous savez, nous allons avoir une délibération du Conseil général du Lot en faveur de Malvy. J’annulerai cette délibération, mais je laisserai libres les pétitions ouvrières par respect pour le droit individuel de pétition. Cela fait, du reste, long feu. Elle est bien, cette condamnation, c’est raisonnable. Mais le Sénat en veut beaucoup à Dubost qui n’a pas tiré parti des questions et qui a laissé la défense y échapper. Aussi demande-t-on que l’affaire Caillaux ne vienne pas, autant que possible, avant le 1er janvier. À ce moment, on se débarrassera de Dubost et on le remplacera par De Selves, qui est un malin et un finaud. Cette affaire Caillaux sera le plus grand procès politique qu’on ait jamais vu. Ignace songe à y adjoindre l’affaire Humbert. Je ne sais s’il a les éléments nécessaires pour établir la connexité, mais je le laisserai fourrager dedans. J’ai encore une petite difficulté avec Pétain à propos des généraux que je veux limoger : Renouard, Boulangé, Aldebert. Il traîne