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LA QUESTION ESPAGNOLE

Ici également, il y a eu alerte pendant la nuit. Dégâts et victimes.

Comité de guerre le matin : affectation des prisonniers de guerre, programme des chemins de fer. On décide que, sur le total des prisonniers, 20 pour 100 resteront à la disposition du président du Conseil, qui les distribuera suivant les besoins. Décidé également la création d’un contrôle de la main-d’œuvre prisonnière.

Après la séance, Clemenceau et Pichon viennent m’entretenir dans mon cabinet de la question espagnole. Pichon croit que Dato souhaite la rupture avec l’Allemagne et il demande ce que nous devons répondre si l’Espagne nous parle du Maroc. Nous tombons d’accord pour dire que la France ne doit rien faire pour entraîner l’Espagne dans la guerre. Si elle s’y décide, nous ne pouvons faire aucune concession immédiate sans nous affaiblir devant l’ennemi. Nous pouvons seulement laisser entendre qu’après une alliance effective, la France serait disposée à être agréable à l’Espagne. Visite aux points de chute et aux blessés. À Aubervilliers un immense magasin occupé par les Américains a été incendié.

Dubost est de retour. Je lui renouvelle les sympathies que je lui ai déjà exprimées à l’occasion de la mort de Mme Dubost. Il me parle de Micheler, auquel il songe pour le gouvernement militaire de Paris. Il semble un peu apaisé par les victoires récentes.

Clemenceau rentré à Paris ce matin une demi-heure avant moi, a fait passer dans les journaux un mot disant qu’il est allé aux premières lignes dans la région de Thiaucourt. Grâce à Pershing, ma femme est cependant allée plus loin que lui !


Mardi 17 septembre.

Conseil des ministres.