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VOYAGE À LILLE DÉLIVRÉE

talot et Comby. Il n’y a pas seulement, disent-ils, intelligences avec l’ennemi, mais attentat et ils ont promis à la Commission de la Chambre que l’affaire viendrait, non pas devant un Conseil de guerre, mais en Haute Cour.

Vendredi 18 octobre.

Clemenceau m’envoie une lettre de Lloyd George réclamant pour l’Angleterre le commandement sur mer de l’expédition des Dardanelles. Il me fait dire qu’il viendra m’en parler dès qu’il sera de retour de Lille, où il s’est rendu pour féliciter la ville de sa libération.

Samedi 19 octobre.

Le roi et la reine des Belges étant rentrés à Ostende, je leur ai adressé hier un télégramme de félicitations.

Dimanche 20 octobre.

À huit heures et demie, M. Delesalle, maire de Lille, très ému, arrive dans mon cabinet et se jette à mon cou. Il ignorait que je devais partir ce soir pour le Nord et avait donné rendez-vous à Paris à sa femme, qui est à Vichy. Mais il m’accompagnera à Lille et reviendra avec moi. Il me dit que l’union sacrée a été admirablement maintenue à Lille et que les Allemands sont partis en laissant l’impression de la défaite et de l’abattement.

Lundi 21 octobre.

Parti hier soir de Paris par la gare du Nord avec Dubost, Deschanel et les représentants du Nord.

Journée de grande émotion.

Je suis accompagné de M. Lebrun, ministre des Régions libérées. J’arrive à Armentières par train