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LA VICTOIRE


Lundi 18 novembre.

Temps froid et ensoleillé.

Le baron de Wedel, ministre de Norvège, me présente un nouvel attaché militaire.

L’amiral Fournier m’invite à une réunion italienne du cercle interallié.

Mardi 19 novembre.

En Conseil, Clemenceau annonce que, à raison de son voyage en Angleterre, notre départ pour l’Alsace risque d’être encore retardé. Il ajoute que, dès lors, les ministres et les députés peuvent s’y rendre d’avance. C’est exactement le contraire de ce que je lui avais demandé dimanche.

Clemenceau propose l’élévation de Pétain à la dignité de maréchal. Adopté. Il indique que je lui ai suggéré la remise du bâton à Metz et qu’il est de mon avis. « À Strasbourg, dit-il, c’est le président qui parlera seul, à moins qu’il ne soit impossible d’empêcher les présidents des Chambres de parler. — La tradition, dis-je, est que là où est le président, il parle seul. Cette règle sera, me semble-t-il, nécessaire à observer dans un voyage comme celui-ci. Le président de la République ne parle, d’ailleurs, que d’accord avec le gouvernement ; il communique son discours par avance ; le gouvernement responsable sait donc à quoi s’en tenir. »

Clemenceau, aimablement : « Votre communication est, d’ailleurs, bien superflue. Je vous fais entièrement confiance. Mais il vaut mieux maintenir les règles. »

Pichon informe le Conseil que le gouvernement de Luxembourg a demandé à envoyer un délégué à Metz pour me saluer, mais qu’il n’est pas d’avis d’accepter.

Lebrun, qui revient de Briey, rapporte que les habitants du pays ont tous eu, devant le défilé