Page:Poincaré - Au service de la France, neuf années de souvenirs, Tome 5, 1929.djvu/115

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Révolution en Pologne confirmée. Candidature au trône d’un Hohenzollern catholique. M. Bapst nous télégraphie, lui aussi, de Copenhague4 : « On dit à Berlin que le gouvernement allemand, par l’entremise d’une puissance neutre, aurait fait déclarer au gouvernement français et au gouvernement belge que, si la guerre prend un caractère sauvage, la faute en sera à la Belgique, dont la population civile a agi envers les troupes allemandes avec une barbarie qui est une insulte à la civilisation. » Malheureuse Belgique, voici maintenant que c’est elle la grande coupable ! L’Allemagne était, comme nous, garante de sa neutralité. L’empire a cyniquement envahi le sol qu’il avait juré de protéger et il a aujourd’hui l’audace d’incriminer devant la conscience de l’humanité la nation laborieuse et inoffensive dont il a, sans provocation de personne, violé le territoire sacré. Cependant la Belgique, surprise par la brusque agression de son impérial voisin, ne sait même pas comment faire face aux dépenses imprévues que lui impose cette traîtrise ; elle se tourne avec embarras vers les autres garants de son indépendance. Les gouvernements de Londres et de Paris sont obligés de se concerter en vue de lui avancer les fonds dont elle a besoin5 ; mais, pour les lui prêter, ils devront eux-mêmes les emprunter.

La Belgique s’organise, d’ailleurs, bravement pour la défense. M. Vandervelde, ministre d’État, est venu voir aujourd’hui MM. Viviani, Doumergue et Messimy. Je l’ai également reçu à l’Élysée.