Page:Poincaré - Au service de la France, neuf années de souvenirs, Tome 5, 1929.djvu/291

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jours, ils ont reculé de soixante, soixante-dix et même, sur certains points, soixante-quinze kilomètres. Entre temps, celles des forces anglo-françaises qui opéraient au sud de la Marne n’ont pas cessé elles-mêmes de poursuivre leur avance. Parties, les unes du sud de la forêt de Crécy, les autres du nord de Provins et du sud d’Esternay, elles ont débouché de la Marne au nord de Château-Thierry. De violents combats se sont engagés, dès le début, dans les environs de La Ferté-Gaucher, d’Esternay, de Montmirail. La gauche de l’armée du général von Klück, ainsi que l’armée du général von Bülow, se sont repliées devant nos troupes. C’est dans la région comprise entre les plateaux qui s’étendent au nord de Sézanne et de Vitry-le-François qu’ont eu lieu les combats les plus acharnés. Là se trouvaient, outre la gauche de l’armée von Bülow, l’armée saxonne et une partie de l’armée commandée par le prince de Wurtemberg. Par une série de puissantes attaques, les Allemands ont tenté de rompre notre centre. Ils n’y ont pas réussi. Les succès que nous avons remportés sur les plateaux au nord de Sézanne nous ont permis de prendre, à notre tour, l’offensive, et, au cours de la nuit dernière, l’ennemi a fini par rompre le combat sur le front qui s’étend des marais de Saint-Gond à la région de Sommesous. Il s’est replié à l’ouest de Vitry-le-François. Voilà pour la Marne. Sur l’Ornain, de même qu’entre l’Argonne et la Meuse, le combat dure encore, avec des alternatives d’avance et de recul, contre les armées du prince de Wurtemberg et du kronprinz impérial. Aujourd’hui même, notre VIe corps a à subir, à l’ouest de la vallée de l’Aire, dans la région de la Vaux-Marie, une attaque désespérée des Allemands,