Page:Poincaré - Au service de la France, neuf années de souvenirs, Tome 5, 1929.djvu/317

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personnels qu’une partie de l’opinion républicaine, et la plus chatouilleuse peut-être, ne manquerait pas de trouver condamnable ; ce serait une sorte de secret du roi, qu’aucun roi constitutionnel ne se permettrait plus de nos jours. Par correction et par convenance, j’ai donc communiqué les deux lettres au gouvernement. On a reconnu que je devais y répondre, mais il a été décidé qu’à raison du caractère de cette correspondance, mes réponses seraient préparées par le ministère des Affaires étrangères. Cette préparation a été confiée, je crois, à M. Philippe Berthelot, qui se trouve à Bordeaux avec les services du Quai d’Orsay. Les textes suivants m’ont été envoyés : « À Son Éminence le cardinal Amette, archevêque de Paris. Monseigneur. En vous accusant réception de la lettre par laquelle vous m’avez transmis la notification que S. S. le pape a bien voulu m’adresser de son élévation au Souverain Pontificat, j’ai recours. à votre obligeance pour vous prier de faire parvenir à destination la lettre ci-jointe. Très sensible aux sentiments exprimés par vous à cette occasion et aux vœux que vous formulez pour le succès de nos armes, je prie Votre Éminence de croire à ma haute considération. » — « À Sa Sainteté le pape. Très Saint-Père. Je m’empresse d’accuser réception à Votre Sainteté de la notification qu’Elle a bien voulu m’adresser de Son élévation au Saint-Siège. En La remerciant des vœux qu’Elle forme pour la prospérité de la nation française et pour moi-même, je prie Votre Sainteté d’agréer mes souhaits pour Elle et la grandeur de Son Pontificat. » J’aurais volontiers signé ces deux projets, bien qu’ils me parussent plutôt un peu secs ; mais il avait été précisé qu’ils seraient examinés en