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été obligés de préparer et de rassembler tout un matériel indispensable à la véritable guerre de siège qui nous était imposée sur tout notre front. Sur les vastes espaces où opèrent les armées russes, il ne paraît pas possible que les Allemands puissent élever ainsi de véritables remparts continus. »



26. Voir L’Europe sous les armes, p. 231.
27. De M. Barrère, n° 686.


Mardi 8 décembre

Conseil des ministres réduit à Viviani, Mille-rand, Delcassé, Sarraut, Fernand David. Je signale aux membres présents combien cet émiettement est fâcheux pour l’unité de l’action gouvernementale et je demande que des Conseils fréquents, complets et réguliers, soient dorénavant tenus à Paris. Il est décidé qu’il y aura au moins trois séances par semaine, sous ma présidence, à l’Élysée, les mardi, jeudi et samedi.

Millerand nous informe que le général Joffre, sans préjuger la question du gouvernement militaire de Paris, désire envoyer immédiatement, en arrière du front, mais en avant de Paris, trois divisions et une brigade territoriales, prises dans le camp retranché de Paris et les placer sous le commandement du général d’Amade. Le ministre de la Guerre, estimant que cette mesure relève exclusivement du général en chef, l’a laissé libre de la prendre, mais elle n’en constitue pas moins un prélèvement sur la garnison de Paris et il au-rait été préférable, ce me semble, d’en conférer demain avec Joffre et Gallieni. Cette hâte du G. Q. G. révèle trop certainement une tension croissante entre les deux commandements.

Le pape a fait demander au gouvernement russe, comme à nous, s’il consentirait, pour le jour de Noël, à une suspension d’armes. Tout en remerciant