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et de Bérard. Il me dit qu’il a déjà été amené à prendre des sanctions et qu’il continuera personnellement des vérifications attentives. Je ne mets pas en doute qu’il ne fasse le nécessaire.



20. (1) De Tokyo, nos 164 et 166.


Dimanche 27 décembre

Le roi d’Italie m’a annoncé par télégramme que la reine vient de donner heureusement le jour à une princesse. Je lui envoie mes félicitations. Mais le roi et la reine ne sont encore pour moi que les souverains inconnus d’un pays ami. La guerre nous offrira-t-elle un jour ce que la paix ne nous a pas donné, le plaisir de les recevoir à Paris ?

En attendant, l’Italie ne perd pas son temps et elle s’arrange de son mieux pour que sa neutralité lui soit profitable. M. de Fontenay nous télégraphie de Durazzo21 qu’elle vient d’occuper Valona.

Les Allemands répandent à Copenhague le bruit qu’ils ont remporté de grands succès en Pologne22.

La fin de la lettre que j’ai reçue de M. Wilson s’adressant au peuple français tout entier, j’ai prié Delcassé de demander au président, par l’entremise de notre ambassadeur, si je pouvais en faire donner lecture à l’Académie. Nous recevons aujourd’hui 27 la réponse de M. Jusserand : « Dès le premier mot et sans hésitation, le président Wilson m’a dit : « Le président Poincaré a toute liberté pour lire ma lettre et en faire tel usage qui lui paraîtra convenable. Elle n’exprime qu’à peine la vivacité et la chaleur des sentiments que j’éprouve. » M. Wilson a ajouté qu’il ressentait pour la personne et le caractère de M. le président,