Page:Poincaré - Au service de la France, neuf années de souvenirs, Tome 5, 1929.djvu/552

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dans quelle mesure et jusqu’à quel point ? La limite n’est pas facile à tracer. Elle ne se fixera qu’à l’user et après bien des tâtonnements.

M. Augagneur vient à mon cabinet. « Ne croyez-vous pas, me demande-t-il, qu’après les magnifiques combats qu’ont livrés les fusiliers marins autour de Dixmude, ils seraient dignes de recevoir un drapeau, comme s’ils formaient réglementairement une unité militaire ? — Oui certes. — Consentiriez-vous à leur remettre vous-même ce drapeau dans le courant du mois de janvier ? — Avec joie. — Eh bien ! je vais faire préparer la cérémonie et je vous indiquerai la date. Nous pourrons, si vous le voulez, voir ensemble les armées du Nord. — Très volontiers. Faites. Le plus tôt sera le mieux. »

M. Lahovary, ministre de Roumanie, m’envoie un de ses compatriotes, M. Diamandy, qui a récemment passé à Sofia. M. Radoskvof lui a dit que jamais la Bulgarie ne marcherait contre la Triple-Entente. Non, jamais, vous m’entendez bien. Il est probable, en revanche, qu’elle va s’avancer vers la ligne Enos-Media, dès que la Turquie aura retiré, de ce côté, une partie de ses troupes. M. Diamandy me donne l’intervention de la Roumanie comme certaine pour la fin de février. Je crains qu’il ne s’abuse. Il est également allé à Nisch ; il assure que la victoire serbe n’a pas été due seulement au courage serbe, mais à une débandade des Autrichiens, entraînée par la reddition volontaire des régiments Slovènes.


Mardi 29 décembre

Conseil des ministres. Millerand est encore à Bordeaux. Ses collègues se plaignent tous de son