Page:Poincaré - Au service de la France, neuf années de souvenirs, Tome 8, 1931.djvu/108

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Avec Malvy, à Saint-Denis. Le fort de la Courneuve a entièrement sauté, par suite de l’explosion de 300 000 grenades. Il s’agit d’un accident. En rangeant les caisses, il semble qu’on en ait laissé tomber une. Plusieurs maisons voisines sont détruites, de grosses pièces ont été précipitées à une grande distance. Il y a eu 22 ou 23 morts, qu’on a déjà mis en bière et que je vais voir à la caserne des zouaves. Je rends également visite aux blessés, soignés dans les hôpitaux civils et militaires.

Revault, député de la Meuse, vient me remercier d’être allé à Verdun.

Delaroche-Vernet, ministre à Cettigné, me raconte ses tribulations, mais n’ajoute pas grand'-chose aux renseignements que m’ont donnés ses télégrammes.

Garat, député, mobilisé comme médecin à l’armée de Salonique, me dit que cette armée est magnifique, mais qu’il ne faudrait pas la laisser trop longtemps dans l’inactivité : la malaria et les tentations de la ville sont deux périls à redouter.

Jean Hennessy me tourmente encore avec la décoration anglaise, qu’il considère comme lui étant due.

Dimanche 5 mars.

Mme Poincaré va porter des secours aux victimes hospitalisées à Saint-Denis.

Dubost me communique une lettre du gendre de Sarrail qui lui a écrit, de Salonique, que son beau-père déclinait l’offre de Micheler comme chef d’état-major. Sarrail réclame toujours deux divisions françaises de plus pour prendre l’offensive.

Dubost croit qu’il est indispensable d’obliger Gallieni à se débarrasser de son entourage ; il a,