Page:Poincaré - Au service de la France, neuf années de souvenirs, Tome 8, 1931.djvu/264

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


CHAPITRE VI


Obsèques du général Gallieni. — Lord Robert Cecil à Paris. — Difficultés parlementaires. — Bombardement de Bar-le-Duc. — Voyage à la 6e armée. — L’heure d’été. — La campagne du Bonnet rouge. — Le comité secret. — Difficultés parlementaires. — M. Tittoni à la Sorbonne.


Jeudi 1er juin.

Le général Gallieni était malheureusement condamné à mort dès avant son opération.

Le gouvernement a fait voter jeudi une loi décidant que ses obsèques auraient lieu aux frais de l’État. Elles ont été célébrées aujourd’hui, et j’y ai naturellement assisté. Des Invalides, où avait lieu la levée du corps, jusqu’à l’Hôtel de Ville, je me suis trouvé aux côtés du prince de Monaco, chacun de nous étant suivi des membres de sa maison militaire. De l’Hôtel de Ville à la gare de P.-L.-M. où attendait le train qui devait conduire le corps à Saint-Raphaël, j’ai prié Dubost et Deschanel d’oublier le protocole et de se mettre sur le même rang que nous. La foule devant laquelle nous avons défilé était innombrable et demeurait immobile en un silence émouvant. Gallieni était pour toute la population parisienne non seulement un grand chef, mais un sauveur.


Vendredi 2 juin.

Longue conférence avec Briand, Freycinet et Bourgeois. Freycinet, qui va partir pour les eaux,