Page:Poincaré - Au service de la France, neuf années de souvenirs, Tome 8, 1931.djvu/40

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lien. (N° 55.) Il n’a pas dit l’opinion qu’il défendrait devant ses collègues.

Sarrail insiste pour avoir deux divisions françaises de renfort. « Elles sont, dit-il, indispensables pour la défense actuelle de Salonique. L’envoi d’éléments serbes, qui ne sont pas constitués, ne répond pas à cette nécessité. La division Brulard, dont une brigade noire est à remplacer, qui est à Mitylène et ne pourrait être envoyée que pour rétablir une division compromise, ne répond pas non plus à cette nécessité. » (O. T. 113. N° 927/2.) Joffre persiste à trouver ces demandes exagérées. Il télégraphie à Sarrail qu’avec toutes les mesures prises, l’armée d’Orient est portée à plus de 100000 hommes. (Nos 535/M et 536/M.)

Le conseil des ministres n’en demande pas moins à Joffre d’envoyer le plus tôt possible la division Brulard à Salonique.

Pénelon me dit que Joffre est très préoccupé des attaques de Clemenceau contre le commandement.

Le capitaine de réserve Bouet, gendre de Sarrail, vient me voir. Il revient de Salonique et va y retourner. Il paraît croire que Sarrail sera satisfait avec les forces qu’on lui envoie. De Grèce, il avait écrit, le 21 décembre, à Pénelon : « Je tiens à vous signaler tout le plaisir qu’a éprouvé le général Sarrail à recevoir le délicat petit bijou dont lui a fait présent M. le président de la République. Il a concrétisé l’audience aimable qu’il avait reçue de M. Poincaré avant de partir pour l’Orient. Le général Sarrail a répondu à ce dernier et l’a remercié… »

Nouvelles contradictoires du Monténégro. Le colonel Fournier télégraphie de Scutari au ministre