CHAPITRE II
Vendredi 1er juin 1917.
Grèves à Paris. La plupart des patrons font preuve d’esprit de conciliation envers les employés et les ouvriers. Quelques-uns cependant adoptent une attitude qui paraît faite pour aggraver les dissentiments. Malvy les juge avec sévérité et me fait connaître leurs noms et leurs actes.
Avant le Conseil, Clémentel se présente à mon cabinet et me déclare qu’à son avis la délivrance de passeports pour le Congrès de Stockholm serait une véritable trahison.
Maginot m’assure qu’après le Comité de guerre d’hier, Ribot aurait vu les socialistes et qu’il aurait été convenu qu’ils demanderaient les passeports non pour Stockholm, mais pour la Russie, et qu’ils s’engageraient à ne pas conférer directement avec les Allemands. Mais cette combinaison favoriserait toutes les équivoques. Maginot y est donc fermement opposé. « Quant à moi, me dit Denys Cochin, je n’ai pas donné mes deux fils au pays pour que