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travers un conducteur fixe, à la façon d’un courant voltaïque, en surmontant une résistance ohmique et en développant de la chaleur ; on dit qu’elle se déplace par conduction ; dans la partie BNA, l’électricité est transportée par un conducteur mobile ; on dit qu’elle se déplace par convection.

Si, alors, le courant de convection est considéré comme tout à fait analogue au courant de conduction, le circuit BNAMB est fermé ; si, au contraire, le courant de convection n’est pas « un vrai courant », et, par exemple, n’agit pas sur les aimants, il ne reste plus que le courant de conduction AMB, qui est ouvert.

Par exemple, si l’on réunit par un fil les deux pôles d’une machine de Holtz, le plateau tournant chargé transporte d’un pôle à l’autre par convection de l’électricité, qui revient au premier pôle par conduction à travers le fil.

Mais des courants de cette espèce sont très difficiles à réaliser avec une intensité appréciable. Avec les moyens dont disposait Ampère, on peut dire que c’était impossible.

En résumé, Ampère pouvait concevoir l’existence de deux espèces de courants ouverts, mais il ne pouvait opérer ni sur les uns ni sur les autres, parce qu’ils étaient trop intenses ou parce qu’ils duraient trop peu de temps.

L’expérience ne pouvait donc lui montrer que l’action d’un courant fermé sur un courant fermé, ou, à la rigueur, l’action d’un courant fermé sur