Page:Poincaré - La Science et l’Hypothèse.djvu/286

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devient le siège d’un phénomène particulier agissant sur le galvanomètre comme un courant et qu’il appelle courant de déplacement.

Si alors deux conducteurs portant des charges contraires sont mis en communication par un fil, il règne dans ce fil pendant la décharge un courant de conduction ouvert ; mais il se produit en même temps, dans le diélectrique ambiant, des courants de déplacement qui ferment ce courant de conduction.

On sait que la théorie de Maxwell conduit à l’explication des phénomènes optiques, qui seraient dus à des oscillations électriques extrêmement rapides.

À cette époque une pareille conception n’était qu’une hypothèse hardie qui ne pouvait s’appuyer d’aucune expérience.

Au bout de vingt ans, les idées de Maxwell reçurent la confirmation de l’expérience. Hertz parvint à produire des systèmes d’oscillations électriques qui reproduisent toutes les propriétés de la lumière et n’en diffèrent que par la longueur d’onde, c’est-à-dire comme le violet diffère du rouge. Il fit en quelque sorte la synthèse de la lumière. C’est de là comme chacun sait qu’est sortie la télégraphie sans fil.

On pourrait dire que Hertz n’a pas démontré directement l’idée fondamentale de Maxwell, l’action du courant de déplacement sur le galvanomètre. C’est vrai dans un sens, et ce qu’il a montré directement, en somme, c’est que l’induction électromagnétique ne se propage pas instantanément