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Page:Poincaré - La théorie de Maxwell et les oscillations hertziennes, 1904.djvu/94

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la théorie de maxwell

ils s’ajoutent, tantôt ils se détruisent ; l’œil, qui ne perçoit qu’une moyenne, ne voit donc ni renforcement, ni affaiblissement, il ne voit pas d’interférences. Un seul couple d’excitateurs produirait des franges d’interférence, mais les différents systèmes de franges dus aux différents couples d’excitateurs ne se superposent pas, ils se brouillent mutuellement, et on ne voit plus qu’un éclairement uniforme.

Les mêmes raisons ne subsistent pas dans le cas de deux rayons hertziens produits chacun par un excitateur unique, avec une seule interruption du primaire de la bobine. Il n’y a aucune raison pour que les franges d’interférence se brouillent, puisqu’il n’y a plus qu’un système de franges. Les deux rayons quoique d’origine différente, doivent donc pouvoir interférer.

On ne verra pas toujours facilement les interférences, parce que, en général, le second excitateur ne vibrera que trop longtemps après l’extinction du premier ; mais on pourrait y arriver pourtant en alimentant les deux excitateurs avec une même bobine et si l’amortissement n’était pas trop grand. C’est la encore une différence avec l’optique.

On peut se demander aussi qu’elle est l’analogie optique de la propagation le long d’un fil. Le phénomène optique correspondant ne peut pas être mis en évidence, parce que, vu la petitesse de la longueur d’onde, il reste confiné, tant dans l’air que dans le métal, dans une couche d’un ou deux millièmes de millimètre d’épaisseur.

Tout au plus, pourrait—on faire un rapprochement avec le phénomène des fontaines lumineuses où l’énergie lumineuse se propage en suivant une veine liquide ; cette comparaison, moins grossière qu’il ne semble, est cependant bien imparfaite, puisque les fils métalliques sont conducteurs, tandis que la veine liquide se comporte vis-à-vis de la lumière comme un diélectrique transparent.

Néanmoins, on pourrait sans doute reproduire avec les rayons hertziens le phénomène des fontaines lumineuses.

On réaliserait alors une série de modèles avec des diélectriques dont le pouvoir inducteur e (cf. Chapitre X) serait de plus en plus grand, et le cas du fil métallique apparaîtrait à l’extrémité de la série comme cas limite.