Page:Poincaré - Leçons sur les hypothèses cosmogoniques, 1911.djvu/152

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
126
hypothèses cosmogoniques

92.De même que les planètes ont été captées par le Soleil, de même, selon M. See, les satellites ont été captés par leurs planètes respectives[1].

Pour étudier cette capture, plaçons-nous dans le cas relativement simple qu’on appelle le problème restreint. Le Soleil S et une planète J (par exemple Jupiter) décrivent chacun (fig. 23) autour de Figure 23
fig.23.
leur centre de gravité commun G une orbite circulaire, avec une vitesse angulaire constante. Il s’agit d’étudier le mouvement d’une petite planète P dont la masse est négligeable par rapport à celle de la planète principale J et qui par conséquent ne troublera pas le mouvement de cette dernière. Prenons pour origine le centre de gravité G du système S-J, pour plan des le plan où S et J décrivent leurs orbites circulaires, et dans ce plan des axes rectangulaires mobiles, l’axe des étant la droite SGJ qui joint le Soleil à Jupiter ; l’axe des est la perpendiculaire en G au plan de l’orbite. Les forces agissant réellement sur le point P sont l’attraction du Soleil et celle de Jupiter. Ces deux forces dérivent respectivement des deux fonctions de forces[2]

étant les masses du Soleil et de Jupiter, leurs distances à P. Les axes étant mobiles, il convient d’ajouter à ces forces la force centrifuge et la force centrifuge composée. La force centrifuge a pour

  1. T. J. J. See : Loc. cit., Chap. VIII, p. 159-182 et Chap. X., p. 211-236.
  2. Nous supposons égale à l’unité la masse de la petite planète P. Plus exactement, cette masse se trouvant partout en facteur, nous ne l’écrivons pas dans les formules.