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hypothèses cosmogoniques

kilogrammètres par mètre carré et par seconde. Si l’on veut que la chaleur engendrée par la chute des météores compense la chaleur radiée, il faut faire tomber à la surface du Soleil 0,3 gramme de matière par mètre carré et par seconde, soit 1 kilogramme par mètre carré et par heure. Avec la densité de l’eau, une telle pluie météorique produirait en un an à la surface du Soleil une couche d’environ 10 mètres d’épaisseur. L’augmentation qui en résulterait pour le diamètre solaire serait absolument inappréciable à nos procédés de mesure, et rien ne pourrait nous la révéler.

142.Mais il y a une autre difficulté. Ce bombardement météorique accroîtrait sans cesse la masse du Soleil, et une augmentation de la durée de l’année en résulterait. La troisième loi de Képler donne en effet

désignant la masse du Soleil, la vitesse angulaire de la Terre sur son orbite et le rayon de cette orbite. D’ailleurs, la force étant toujours centrale, la constante des aires ne varie pas ; nous avons donc

De ces deux équations nous tirons

la vitesse angulaire de révolution de la Terre varie donc comme le carré de la masse du Soleil.

Or, la pluie de 0gr,3 de matière par mètre carré et par seconde accroîtrait en un an la masse du soleil d’environ 1/32 000 000 de sa valeur. La masse du Soleil pourrait donc être représentée par l’expression

désigne le temps en années.

Soit la longitude moyenne de la Terre, nous avons

    chiffre précédent : on conçoit donc la supériorité des théories mécaniques sur les théories chimiques.