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Page:Poirson - Mon Féminisme, 1904.pdf/44

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MON FÉMINISME

Je ne saurais en donner une meilleure ni une plus succincte définition que celle de la devise d’une de ses Revues : « Tous nos droits, tous nos devoirs. » Pour accomplir ceux-ci, il faut obtenir ceux-là. Nous voyons la Femme se mettre à l’œuvre dès que quelques-uns des premiers lui sont acquis. Fière et sérieuse devise, qui condamne celle des Romains envers leurs esclaves : « Aucun droit, tous les devoirs, » sous laquelle, de temps immémorial, l’homme a cru devoir courber la Femme.

Le sort de cette dernière parmi les peuplades primitives, puis dans les nations plus civilisées, révèle un fait capital au point de vue de l’évolution morale de l’Humanité — sujet en dehors du nôtre, mais s’y rattachant étroitement — c’est qu’à son début terrestre l’homme ne fut pas semblable aux autres animaux : il leur fut très inférieur.

Jamais ni les mammifères ni les vertébrés ne maltraitèrent leur femelle comme l’homme maltraita la sienne.